L'inégalité face au sommeil

Certaines personnes ont besoin de plus de 8 heures de sommeil pour être en forme, alors que d’autres se contentent de 5 ou 6 heures de sommeil. Pourquoi un tel écart ? Les gros dormeurs sont-ils simplement paresseux ?

Une inégalité d'ordre génétique

Les cycles de sommeil constituent pour tous ceux qui à l’inverse des spécialistes ne connaissent pas ses rouages, un mystère. Un mystère désagréable en ce que cet écart de durée entre ceux qui disent n’avoir besoin que de 5 heures de sommeil, et ceux qui ne peuvent être en pleine possession de leurs moyens sans dormir au moins 8 heures par nuit, semble revêtir une certaine injustice pour les gros dormeurs.

Pourquoi une telle inégalité face au sommeil ? La question ne tient plus au mystère. Une étude conduite par la revue américaine spécialisée dans le sommeil, Sleep, a révélé que cette inégalité tenait à des facteurs génétiques.

En effet, une équipe internationale de chercheurs a identifié chez l’homme une mutation génétique, qui ne concerne pas tout le monde, et serait à l’origine de cette inégalité face au sommeil. Ils ont relevé chez certains individus la présence d’un gène appelé BHLHE41 ou DEC2. Ils ont constaté que les porteurs de ce gène n’avaient besoin que de 5 à 6 heures de sommeil par nuit, alors que ceux qui n’étaient pas concernés par cette mutation génétique avaient besoin en moyenne de plus de 8 heures de sommeil.

L'âge et les rythmes chronobiologiques entrent aussi dans l'équation

Cette mutation génétique n’est pas le seul facteur explicatif de cet important écart entre petits et gros dormeurs. L’âge et les rythmes chronobiologiques sont également des facteurs de poids.

On remarque chez les adolescents et les jeunes adultes des besoins en sommeil plus élevés que chez les seniors. Ce besoin en sommeil reste important pour les adultes de 25 à 40 ans, qui se considèrent à près de 50% en manque de sommeil.

Les rythmes chronobiologiques - les pulsations cardiaques, les battements de paupières, la digestion, la respiration… - ont aussi une influence majeure sur les besoins en sommeil selon les chercheurs de la clinique du sommeil de Bordeaux.

Ces trois facteurs explicatifs permettent donc de lever le voile sur ce mystère entourant l’inégalité des hommes et des femmes face au sommeil, mais pas d’enlever ce sentiment d’injustice chez les gros dormeurs qui, malgré le plaisir qu’il tire de leurs nuits, aimeraient certainement avoir des besoins moins gourmands en repos pour pouvoir faire plus de choses la journée. Un élément pour vous rassurer toutefois : on dit que Einstein passait en moyenne 10 à 11 heures par nuit sous la couette.

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